mardi 6 décembre 2011

Médecins chômeurs au Québec

Qui eut cru qu’un jour des médecins, spécialistes de surcroit, pourraient se retrouver, et plus vite qu’on ne le pense, en chômage forcé? Des chirurgiens généraux, des neurochirurgiens, des chirurgiens cardiaques, des néphrologues, ophtalmologistes… Ce n’est pas un canular, la nouvelle parue dernièrement dans la Presse nous parle d’une inquiétude à ce sujet de la part de la Fédération des médecins résidents. Ici en région, nous ne souffririons pas de la présence de quelques chirurgiens supplémentaires étant donné les longues listes d’attente avant de passer sous le bistouri.

La raison fondamentale qui entretient pernicieusement cette aberration réside dans la maldistribution des médecins dans la province. Ici les directions d’hôpitaux, inventent des stratégies inédites, qu’elles devraient faire breveter, pour attirer un ou deux médecins spécialistes; au demeurant, dont on est loin d’être sûrs que l’un d’entre eux prendra véritablement racine sur le territoire. Et que le diable emporte l’investissement (temps et argent) et la valeur ajoutée! Pendant ce temps dans les grands centres, qui n’ont nul besoin de recourir à la stratégie de la « grande séduction », les candidats appliquent sur les postes disponibles, c’est tout.

Seulement, si ce n’est pas cela le problème, je crois qu’il faut alors le mettre sur le compte de la mauvaise économie planétaire qui prévaut et qui est loin de vouloir se résorber. « Désolé, docteur, nous n’engageons plus étant donné les coupures budgétaires de l’État. Mais, vous pourriez peut-être aller sonner à la porte de la clinique d’en face, la rumeur veut qu’elle engage ».

Les investisseurs potentiels aux poches pleines d’argent, en bonne partie, spolié grâce à des baisses d’impôt consenties par des gouvernements complices, choisissent cupidement de placer leurs (nos) billes dans la finance plutôt que dans l’économie. Et toute cette perversion se déroule sous nos yeux pendant qu’une bonne frange de la population refuse de voir; préférant plutôt se laisser bercer et berner par les discours pseudooptimistes, sulfureux et improvisés d’apprentis sorciers de l’économie.

Et ces autres, qu’un réveil brutal ne manquera pas d’assaillir un jour, qui ont choisi de s’enfermer dans leur bulle holistique, leur paradis artificiel pour éviter de regarder et de comprendre la réalité d’un nouvel ordre mondial qui ne prévoit rien d’encourageant pour les classes moyennes et pauvres de nos sociétés.

Droit dans le mur!

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